Les missiles nucléaires intercontinentaux du Royaume-Uni

Le Royaume-Uni fait partie du club des neuf puissances dotées d'armes nucléaires de diverses puissances.

GeoPolitico
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Les missiles nucléaires intercontinentaux du Royaume-Uni sont lancés à partir de sous-marins nucléaires lanceurs d’engins de la classe Vanguard.

Avant de rentrer dans le sujet de cet article, il me parait utile de faire un petit inventaire des pays détenteurs d’armes nucléaires en 2024, dont la Russie, les États-Unis, la Chine, la France, le Royaume-Uni, l’Inde, le Pakistan, Israël et la Corée du Nord.

Carte répertoriant les têtes nucléaires par pays en 2025.

Historique de la coopération nucléaire entre le Royaume-Uni et les États-Unis

Depuis la Seconde Guerre mondiale, le Royaume-Uni et les États-Unis entretiennent une coopération étroite en matière nucléaire, formalisée en 1958 par le Mutual Defence Agreement. Dans ce cadre, les deux pays échangent des technologies, des données, et coopèrent dans le domaine des armes nucléaires.

Location des missiles Trident par le Royaume-Uni

Le système de dissuasion nucléaire britannique repose sur le Trident II D-5, un missile balistique mer-sol (SLBM) à longue portée, déployé sur des sous-marins nucléaires lanceurs d’engins (SNLE) de classe Vanguard. Le Royaume-Uni ne possède pas ses propres missiles Trident, mais les loue aux États-Unis dans le cadre du Trident Programme Agreement (1982).

Missile Trident II D5

Les missiles sont prélevés d’un stock commun américano-britannique situé à la base navale de Kings Bay (Géorgie, USA). Le Royaume-Uni fabrique et intègre cependant ses propres têtes nucléaires (ogives), dérivées du modèle américain W76, mais modifiées selon des spécifications nationales.

Chaque SNLE de classe Vanguard britannique embarque jusqu’à 16 missiles Trident II D-5, pouvant porter plusieurs têtes (MIRV – Multiple Independently targetable Reentry Vehicles). Le système de lancement, la maintenance des missiles, et les tests de fiabilité sont effectués en coordination avec l’US Navy, ce qui implique une interdépendance stratégique et technologique.

Cette solution permet au Royaume-Uni de maintenir une capacité de dissuasion nucléaire continue (Continuous At-Sea Deterrence – CASD) tout en réduisant les coûts liés au développement d’un missile national. En revanche, elle soulève des questions de souveraineté, la chaîne de dissuasion n’étant pas totalement indépendante.

Les enjeux politiques et critiques

Indépendance nucléaire en question

Certains experts et partis politiques britanniques (comme le Parti travailliste ou les Verts) estiment que le fait de dépendre d’un système de missiles américain remet en cause la souveraineté nucléaire du Royaume-Uni.

Part importante du budget de la défense

Le système Trident représente une part importante du budget de défense britannique (des dizaines de milliards de livres sterling), ce qui alimente un débat sur sa nécessité.

La modernisation fait débat

Le programme de renouvellement du système Trident, notamment avec les futurs sous-marins de classe Dreadnought (prévu pour les années 2030), est source de controverse au sein de la société et du Parlement britannique.

Conclusion

Le Royaume-Uni produit ses propres têtes nucléaires dont il est très difficile de trouver des informations en sources ouvertes sur leurs spécifications hormis leurs rendements. Le missile Trident fait partie d’un système d’arme complet qui inclut le système d’éjection du silo, la désignation de ou des cibles, le guidage et la télémétrie.

Il est fort probable que tout le système d’armes Trident soit de conception américaine et que les États-Unis doivent donner leur accord pour une frappe nucléaire. Contrairement à la France qui utilise un système d’arme français, le Royaume-Uni n’est pas souverain en matière de doctrine nucléaire.

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