Confidentiel – Ressources naturelles vénézuéliennes : Négociations entre les États-Unis et le Vénézuéla

GeoPolitico
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Les négociations secrètes entre les États-Unis et le Vénézuéla autour des ressources naturelles vénézuéliennes se déroulent depuis plusieurs mois.

Ressources naturelles vénézuéliennes…

Depuis plusieurs mois, des discussions discrètes se dérouleraient entre le gouvernement de Nicolás Maduro et des émissaires de Donald Trump. Selon plusieurs sources diplomatiques citées par Reuters, AP et The Guardian, Caracas aurait proposé d’ouvrir largement ses richesses pétrolières et minières aux entreprises américaines en échange d’un assouplissement des sanctions et d’une reconnaissance politique partielle.

Cette offre inédite, qui aurait circulé dès le printemps 2025, viserait à briser l’isolement du Venezuela et à soulager une économie exsangue. Le pays, asphyxié par des années de sanctions, une inflation chronique et une production pétrolière en chute libre, cherche désespérément de nouveaux partenaires.

Une proposition spectaculaire de Caracas

D’après des fuites relayées par newsroom.gy et confirmées par plusieurs diplomates latino-américains, le gouvernement Maduro aurait offert à Washington « un accès prioritaire » à ses champs pétroliers, à ses mines d’or et à ses futurs projets d’extraction de lithium. Caracas aurait même envisagé de rediriger une partie de ses exportations de brut, jusque-là majoritairement orientées vers la Chine, vers les États-Unis.

Cette ouverture, si elle s’était concrétisée, aurait marqué un renversement stratégique : depuis deux décennies, le Venezuela présentait son secteur énergétique comme un bastion de souveraineté nationale, étroitement lié à la Russie, la Chine et l’Iran.

Refroidissement côté américain

Mais à Washington, la méfiance domine. Malgré l’intérêt potentiel des pour ressources naturelles vénézuéliennes, les majors pétrolières, la Maison-Blanche a maintenu une ligne dure. Fin février, Donald Trump a révoqué la licence de Chevron autorisant la production et l’exportation de pétrole vénézuélien, jugeant que Caracas n’avait « pas respecté les conditions » de démocratisation.

Signe d’un climat encore plus tendu, le président américain a confirmé le 15 octobre avoir autorisé la CIA à mener des « opérations secrètes » au Venezuela. Officiellement, ces actions visent les réseaux de narcotrafic. Pour Maduro, elles constituent « une tentative de coup d’État déguisée », selon ses déclarations reprises par El País.

L’Associated Press révèle de son côté que Caracas avait proposé un « plan de transition politique progressive » incluant un calendrier électoral et des garanties économiques, rejeté par les États-Unis, jugé insuffisant.

Un bras de fer géopolitique

Ces échanges illustrent l’ambiguïté de la relation entre les deux pays. Pour Washington, céder sur les sanctions reviendrait à légitimer un régime qu’il considère toujours comme illégitime. Pour Caracas, accepter les conditions américaines signifierait une perte de souveraineté énergétique.

Sur le plan géopolitique, le dossier dépasse largement la question du pétrole. En offrant un accès à ses ressources aux États-Unis, Maduro chercherait aussi à contrebalancer l’influence grandissante de Pékin et de Moscou en Amérique latine. Les deux puissances ont investi massivement dans le pétrole vénézuélien et livrent une partie des équipements militaires du régime.

Un diplomate latino-américain résume ainsi la situation : « Le Venezuela tente de vendre sa survie politique contre ses ressources. Mais Trump veut une reddition complète, pas un compromis. »

Montée des tensions dans la région

Dans les Caraïbes, la tension monte. Les États-Unis ont renforcé leur présence navale au large des côtes vénézuéliennes, sous prétexte de lutte contre le trafic de drogue. À Caracas, ces manœuvres sont perçues comme une intimidation militaire.

Les partenaires régionaux, du Brésil à la Colombie, redoutent une déstabilisation plus large. « Un incident maritime suffirait à mettre le feu à la région », estime un analyste colombien cité par Reuters.

Aucun accord, mais une diplomatie sous pression

À ce jour, aucune entente formelle n’a été conclue. Mais le simple fait que Caracas ait proposé d’ouvrir ses ressources stratégiques à Washington montre l’ampleur du désespoir économique du régime, tout en soulignant la nouvelle approche transactionnelle de la diplomatie américaine.

Trump, fidèle à sa logique de « deals » bilatéraux, maintient la pression maximale : sanctions, opérations clandestines et promesses conditionnelles d’allégement. Maduro, lui, mise sur la peur d’une crise régionale pour forcer le dialogue.

Entre pétrole, géopolitique et survie politique, le Venezuela est redevenu, plus que jamais, un champ de bataille stratégique où se mêlent ressources naturelles, luttes d’influence et affrontement idéologique.

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