Pas de tomahawk pour l’Ukraine et pas d’avancée majeure lors de la rencontre Trump Zelensky du 17-18 octobre 2025 malgré d’intenses tractations.
La rencontre entre Donald Trump et Volodymyr Zelensky à la Maison-Blanche, les 17 et 18 octobre 2025, devait être un tournant dans la guerre russo-ukrainienne. Si les deux dirigeants ont affiché une volonté commune de « paix » et de « réalisme », la réunion s’est conclue sans accord concret, confirmant la complexité d’une guerre qui entre dans sa quatrième année.
Une atmosphère tendue, entre ouverture et méfiance
Arrivé à Washington après un passage à Varsovie, le président ukrainien a été reçu avec les honneurs par Donald Trump, qui a multiplié les gestes de cordialité. « Nous avons eu une très bonne conversation. Je pense qu’il veut la paix, comme moi », a déclaré Trump en ouverture. Zelensky, plus réservé, a répondu : « Le président Trump a une grande chance de mettre fin à cette guerre ».
Cette phrase résume le ton général : l’espoir d’une médiation américaine, mais aussi la crainte d’un compromis trop favorable à Moscou. Car cette rencontre s’est tenue 48 heures après un appel téléphonique entre Trump et Vladimir Poutine, un fait qui a nourri les soupçons à Kiev.
La proposition de Trump : “Stop where they are”
Le cœur du message de Donald Trump a surpris les diplomates présents : « Let both claim victory, let history decide », a-t-il lancé devant la presse. Autrement dit : que la Russie et l’Ukraine cessent les combats sur les lignes actuelles et fassent de ces positions la base d’un futur traité.
Ce plan de statu quo, qui reviendrait à geler le conflit sans le résoudre, a été accueilli avec scepticisme par Zelensky. L’Ukraine, qui a perdu près de 18 % de son territoire depuis 2022, redoute que cette solution ne légitime les gains territoriaux russes. Trump, de son côté, insiste sur la « nécessité de la paix » et la « fatigue stratégique » des États-Unis.
« Les Américains en ont assez d’une guerre sans fin et sans résultat », aurait confié un proche conseiller du président à la chaîne Fox News.
Pas de Tomahawk pour l’Ukraine : au cœur du désaccord
L’un des dossiers les plus sensibles reste la demande ukrainienne de missiles de croisière Tomahawk. Zelensky espérait obtenir le feu vert pour des livraisons limitées, afin de frapper des cibles logistiques russes. Trump a catégoriquement refusé : « Nous ne voulons pas franchir une ligne rouge », a-t-il déclaré, évoquant le risque d’escalade et l’épuisement des stocks américains.

Selon des sources citées par Time et Reuters, le Pentagone aurait déconseillé cette option, craignant que Moscou réponde par une mobilisation partielle ou un déploiement nucléaire tactique à Kaliningrad.
Une diplomatie de “paix américaine”
Ce refus s’inscrit dans la nouvelle doctrine Trump : “America as a broker, not a fighter” – l’Amérique comme médiatrice, non comme belligérante. Depuis son retour à la Maison-Blanche, le président américain cherche à repositionner les États-Unis comme arbitre global plutôt que chef de coalition militaire.
Cette approche séduit une partie de l’électorat américain, mais inquiète les alliés européens, notamment la Pologne et les États baltes, qui redoutent un “deal” entre Trump et Poutine.
Réactions et perspectives
À Kiev, la réception de la rencontre est prudente. Le conseiller Mykhaïlo Podoliak a salué « le ton constructif » du dialogue, tout en rappelant que « la Russie n’a jamais respecté un cessez-le-feu qu’elle n’a pas dicté ». À Moscou, le Kremlin s’est félicité d’un « changement d’attitude positif » à Washington.
Les observateurs estiment que Trump prépare le terrain pour une grande conférence de paix avant la fin de l’année, éventuellement à Genève ou Reykjavik, où la Russie et l’Ukraine pourraient être invitées à négocier sous supervision américaine et chinoise.

